Tour de l'Horloge (1294)
Clock Tower / Turm der Uhr
« Monument Historique, c’est quoi ? »
Sur la tour de l’horloge apparait ce pictogramme, inspiré du labyrinthe de la cathédrale de Reims :
Un monument historique est un monument qui par son intérêt historique, artistique et architectural reçoit un statut juridique particulier afin d’assurer sa protection. Il existe deux niveaux de protection : l’inscription et le classement, ce dernier étant le plus élevé.
La protection concerne le bâtiment, partiellement ou en intégralité, intérieur et/ou extérieur et ses abords.
La Révolution Française entraine la destruction de nombreux édifices, généralement des biens du clergé ou des biens rappelant la Monarchie absolue. Des notions telles que le vandalisme sont utilisées pour qualifier ses actes de destruction. Beaucoup de bâtiments, revendus à des privés ont également connu un démembrement progressif avant de disparaitre totalement.
C’est à partir de 1819 qu’une réelle organisation se crée au sein du gouvernement envers les sites patrimoniaux puisque le Ministère de l’Intérieur consacre l’année là, une ligne particulière nommée « Monuments Historiques ». En 1830, ce même ministère met en place le poste d’inspecteur des Monuments Historiques, dont le plus important personnage sera Prosper Mérimée, inspecteur en 1834. La mission de ce dernier est la classification des édifices et la répartition des crédits d’entretien et de restauration alloués à chacun.
Fort de son succès et de l’importance de cette orientation envers les bâtiments historiques, une commission se met en place en 1837. Composées de sept bénévoles, elle effectue les même missions que l’inspecteur : classe, attribut les crédits et réalise un travail d’inventaire. Elle a pour mission complémentaire de former les architectes qui interviennent sur les monuments, dont le plus célèbre est Eugène Viollet-le-Duc.
En 1840, la commission publie sa première liste, qui compte 934 monuments historiques, composée uniquement d’éléments préhistoriques, antiques et médiévaux. Pour beaucoup, ce sont des édifices religieux. Tous ces édifices sont propriétés de l’Etat, du département et de la commune, dont la conservation nécessite automatiquement des travaux.
Si les premières années se voient essentiellement classer et inscrire des monuments de l’époque médiévale, le XX° siècle et les lois successives concernant la protection apportent à ces listes des édifices de la Renaissance et de l’époque moderne. Il faut encore attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir apparaitre un vif intérêt envers les patrimoines qui vont jusqu’au XVIII° siècle.
Ce sont ensuite les années 1980 puis 1990 qui valorisent les bâtiments industriels avant de voir apparaitre le dernier label en 1999 qui concerne les « Patrimoines du XX° siècle».
Les lois concernant la protection n’ont cessé d’augmenter depuis 1819 et de proposer des espaces de plus en plus vaste de protection.
« Monuments historiques, atouts ou contraintes ? »
Lorsqu’un bâtiment est classé Monument Historique, il reçoit une nouvelle image, une nouvelle mise en valeur qui peut devenir un atout de communication et de rayonnement pour le bâtiment. Cette reconnaissance se répercute sur l’image de la ville ou du village dans lequel se situe le monument.
L’espace devient alors un lieu de passage important aussi bien pour les simples passants, les touristes que les passionnées.
En revanche, la protection de site au titre de Monuments Historiques entraine quelques freins notamment en ce qui concernent des aménagements urbains. Chaque projet est soumis à l’architecte des Monuments Historique qui valident ou non un projet. Les Monuments doivent également être mis au cœur des politiques de valorisation et connaitre un suivi précis de leur protection et des restaurations lorsqu’un chantier est lancé.